TARABUSTE Éditions
LA ROUTE DE CINQ PIEDS

[Voyages] * "Mon enfant ma sœur songe à la douceur d'aller là-bas vivre ensemble !"

Migrants ou migrateurs, les poètes comme certains oiseaux s'y côtoient ; il y a ceux qui voyagent pour siroter des illusions à la terrasse des grands cafés des capitales étrangères... et ceux qui arpentent l'âme et le cœur de leurs frères humains.

LA ROUTE DE CINQ PIEDS

Yves CHARNET - Abattis

Yves CHARNET - Abattis 20.0 EUR

2025, 280 p. / ISBN 978-2-84587-670-5 / Préface de Laurent Roth / Le livre a déjà commencé. Le livre est infini. C’est toujours le même livre qu’Y écrit. Je n’arrive pas à lire Abattis autrement que comme un roman de formation. Il parle de la même chose de citation en citation, il s’agit de se protéger de la folie, avec la tentative en faisant un livre, de toucher la réelle extatique beauté, grain de musc qui gît invisible au fond de notre « délabrement surmonté ». Laurent Roth

 

Lu sur fb :

* Alexis Pelletier (poète) / Voici un livre que j'ai lu. Et que je garde sur mon bureau, pour m'y replonger quand je voudrai... Abattis ou plutôt "Gourmandises" qui composent un portrait de toi, vif et plein de secrets. Et tu passes de la méditation, au rire, de l'intelligence (la tienne) à la bêtise (la mienne), en plein milieu d'une citation... Et dans le besoin d'obscurcissements de l'ami Beckett sourit quelque chose du grand cafouillage lacanien. Je regrette peut-être (vraiment peut-être) que le mur ne soit pas référencé avec plus de renseignements.. Mais ce serait vraisemblablement devenu moins lisible si ce n'est illisible... Cela dit, je ne sais pas si ce n'est pas dans l'illisible qu'on lit... C'est la marque de Claude Ollier (pour moi) qui passe. 

* Didier Samson (enseignant en Lettres) / Très belle rencontre entre Didier Goupil et Yves Charnet, hier soir, à Ombres Blanches à l’occasion de la parution de Abattis aux Éditions Tarabuste... Le « voyou » et ses voyelles en ont fait un livre-poème quasi mallarméen. Et cet abécédaire - « j’ai un dictionnaire tout à part moi » - est une belle traversée et de la vie et de l’œuvre d’Yves sous la forme d’une suite de citations découpées ou collectées parmi livres, chansons, gens du cinéma qu’il affectionne. La très belle préface de Laurent Roth qui permet à toutes et tous de mieux comprendre les enjeux de cette récollection. Merci à toutes et tous pour ce beau moment, merci Yves.

* Lili Frik (poète) / Reçu ce matin Abattis et j'ai juste eu le temps de lire la préface de Laurent Roth et quelques pages de cet "autoportrait sans aucun mot de soi" et déjà ça me fait mal tellement c'est bien... tellement c'est beau d'avoir pu faire ce livre là... Je prends ce livre avec moi cher Yves... Je continue déjà de le lire... Je sais déjà qu'il est interminable... et je ne fais qu'accuser réception du fond... de ce qui touche directement le fond dans Abattis... de ce qui m'est rentré dedans à la seconde où le livre est arrivé, à peine sorti du carton d'emballage... l'impact charnel... le poids des mots là, entre les mains, avant toute lecture lente ou savante... Et tout de suite, dès les premières pages tournées, la confirmation... le trou est fait... avec la lumière...

* Clotilde Escalle (écrivain, plasticienne, journaliste culturelle) / Abattis est une création extraordinaire. Elle est ligne de désir (ce sentier tracé par le passage répété de piétons, d'animaux) un chemin entre les mots, à les faire siens jusqu'à l'ivresse. Yves Charnet, collectionneur de citations, comme autant de phares dans la nuit organique, s'efface pour laisser libre cours aux maximes, sentences, aux éclairs, aux illuminations de personnalités. Et là aussi il dispose d'une force secrète, celle du grand écart, en artiste il passe du populaire au plus grave, de Victor Hugo, Derrida, Chateaubriand, à Audiard, Bedos, et autres. Comme un sourire accroché à la nuit existentielle. Grande invention de disparaître pour les autres, d'en être le catalyseur. Le corps de l'écrivain est dans les livres, offert, abandonné, nous dit Marguerite Duras. Et voilà que ça cogne, ça transparaît en filigrane, Yves Charnet nous hante par ses choix, trace de son existence au travers de celle des autres. Ce chemin de désir nous permet des échappées belles, abécédaire magnifique. Au hasard, les mots à l'infini : Corde : "Qui voudra danser sur la corde sera seul." (Blaise Pascal), Cons : "Je vous parle solidarité avec les étudiants et les ouvriers, et vous me répondez travelling et gros plans ! Vous êtes des cons." (Jean-Luc Godard), Corps : "J'ai fait beaucoup de choses avec mon corps et le corps est très sensible à tout ce que l'on fait, le corps se paie..." (Miles Davis). A une époque où l'écrivain s'autopromeut en permanence, coup de chapeau pour cette œuvre, citations qui s'interpellent, se côtoient, résonnent entre elles, et nous donnent voix, corps, âme. Abattis, Yves Charnet, préface Laurent Roth (Editions Tarabuste, 2025).

* Valérie Rouzeau (poète & traductrice) / JUBILATOIRE !

* Pascal Commère (écrivain et poète) / J'ai lu Abattis avec grand plaisir, mais plus que ça, en fait. Vif intérêt pour ce nouveau genre, en quelque sorte, qui dépasse de loin ce que serait une simple anthologie, sorte d'autoportrait d'un écrivain à travers ce qu'il a retenu des livres (et des écrivains) qu'il a lus. Constatant par ailleurs qu'aucune des citations que je consigne parfois dans mes cahiers n'y figure. C'est dire si un tel livre est infini...

* Angélique Mottet (enseignante de lettres) / Il y a quelques jours déjà, toute une légion d'anges de la littérature ont enchanté ma boîte aux lettres et ma convalescence avec ces splendides Abattis, que signe mon ami Yves Charnet aux éditions Tarabuste. Préface de Laurent Roth. Y. Tout un homme en citations, se dire sans un mot de soi, l'humble collecte d'une inlassable érudition pour se saisir de soi sans jamais se dire. Nous aussi. Le geste auto-fictionnel qui se revivifie de la parole des autres, étrange abécédaire, une "hantologie" forge-il pour un autoportrait en citations, c'est-à-dire quoi me hante et dessine mes contours. Qui ? Et les combinatoires infinies, la jubilation tout comme le chagrin, une silhouette privée de bords et de contours : ce pourrait-être lui comme ce pourrait être nous ou encore un autre, caché dans le signe. N'en jetez plus. Les anges ont pleuré ce soir et je suis heureuse. Entre mes mains pèse un trésor. DÉSIR : "Les mots sont la fumée invisible du désir" (Bernard Noël), ÉCOLE : "Je ne suis d'aucune école, je cherche uniquement à faire quelque chose de personnel" (Pierre Bonnard), JOUISSIF : "Je me voyais me défaire. C'est jouissif de dégringoler" Marguerite Duras), PETIT : "Mon petit, nous n'allons plus nous quitter" (Gala à Dali), REVENIR : "On revient là où l'on est né" (Alain Cavalier). J'ai ramassé ces phrases sur les bords des chemins ivres et buissonniers. Si ces dernières composent un message, il est involontaire. Il ne disait que quelques fragments, sur l'instant, du corps d'Y, de ses batailles, du corps de mon ami Yves, à l'unisson des hommes. Dont la mère est perdue. Comme par alchimie, une intense fixation sur soi se rompt ; ébloui et rompu, l'homme retrouve les "mots des autres", saisit l'époque sans jamais y céder. Et il se donne ainsi.  Cher Yves, je vous embrasse et je vous remercie, d'éclairer ainsi ma nuit à la flamme de ces mots à mille bouches. J'espère que cette composition à nulle autre pareille et qui pourtant, ne peut venir que de vous, somme magique d'érudition et de sensibilité jusqu'à tant de vertiges sera lu et compris, fil ténu guidant le dédale de nos pauvres chemins. Dans une jubilation étrange et absolue.

 

Revue de presse (en ligne) :

* Territoires romanesques / Yves Charnet Abattis par Jean-Claude Lebrun (10 juillet 2025)

* Libr-Critique / [livres-news] libr-vacances (2) / Libr-5 (printemps-été 2025) par Fabrice Thumerel (19 juillet 2025)